Suite à la fin du Pinel est t-il interessant d’investir dans l’immobilier neuf ?

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Mais alors que l’ère Pinel tire sa révérence… que reste-t-il à se mettre sous la dent pour les investisseurs en quête de défiscalisation ? L’immobilier neuf, ce chouchou des stratégies patrimoniales, fait toujours les yeux doux. Mais la fin du dispositif Pinel, ce totem de l’investissement locatif depuis 2014, sème le doute. Alors, faut-il encore miser sur du neuf pour bâtir son empire immobilier ou vaut-il mieux passer son chemin et lorgner ailleurs ? Tout dépend de ce que vous cherchez (et de ce que vous êtes prêts à encaisser).

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Un clap de fin pour le Pinel : qu’est-ce qui change vraiment ?

Suite à la fin du Pinel est t-il interessant d'investir dans l'immobilier neuf ?

Le Pinel, c’était un peu comme un dîner presque parfait pour les investisseurs. Vous achetiez un logement neuf ou réhabilité, vous le louiez à des locataires sous conditions de ressources, et hop, vous aviez droit à une jolie réduction d’impôt, étalée sur six, neuf ou douze ans. En gros, l’État vous disait merci pour avoir logé des foyers modestes en échange d’un coup de pouce fiscal. Facile, non ?

Mais, voilà, toute bonne chose a une fin. À partir de 2024, le dispositif s’éteint progressivement. Les avantages fiscaux fondent comme neige au soleil, pour disparaître totalement d’ici 2025. Et sans ce petit coup de pouce de Bercy, l’immobilier neuf reste-t-il aussi séduisant ? Après tout, sans défiscalisation, pourquoi ne pas simplement investir dans l’ancien, moins cher et parfois plus rentable ?

Pinel: opportunité réelle ou un simple levier fiscal ?

En faisant une simulation Pinel on se rend compte que l’impact fiscal pouvait être significatif. Avec un bien à 250 000 € et un engagement de 12 ans, le Pinel offrait une réduction d’impôt totale de 52 500 €, soit 4 375 € par an. Cela signifiait une baisse directe de votre impôt sur le revenu, rendant l’investissement particulièrement attractif pour les foyers fortement imposés. En parallèle, ce bien pouvait générer environ 900 € de loyer mensuel dans une zone tendue, soit 10 800 € par an. En cumulant ces revenus locatifs et l’économie fiscale, vous pouviez couvrir une part importante des mensualités de votre emprunt, voire atteindre un quasi-équilibre financier. Le dispositif alliait ainsi défiscalisation et rentabilité locative, tout en vous permettant de vous constituer un patrimoine immobilier sans alourdir significativement votre budget. Mais attention, ce scénario idéal repose sur des hypothèses cruciales. Le rendement locatif dépendait fortement de la localisation et de la demande, tandis que la réduction d’impôt imposait de respecter des plafonds de loyers et de ressources des locataires, limitant parfois les revenus. Enfin, l’engagement sur 12 ans restreignait la flexibilité en cas de revente anticipée ou de changement de stratégie. Mal anticipés, ces risques pouvaient réduire significativement la rentabilité de l’investissement.

Quels enjeux après la fin du dispositif pour les investisseurs Pinel ?

Pour les investisseurs ayant souscrit au dispositif Pinel avant sa suppression, les avantages fiscaux restent valables jusqu’à la fin de leur période d’engagement, soit 6, 9 ou 12 ans selon le choix initial. Ainsi, même après l’extinction du Pinel pour les nouvelles acquisitions, les réductions d’impôt continuent de s’appliquer pour les investissements antérieurs, à condition de respecter les obligations liées au dispositif, notamment en matière de plafonds de loyers et de ressources des locataires.

Cependant, le marché locatif connaît des évolutions notables. La pénurie de logements à louer s’accentue, surtout dans les zones tendues, ce qui peut faciliter la recherche de locataires pour les biens Pinel. Par ailleurs, les loyers ont tendance à augmenter, offrant potentiellement une meilleure rentabilité aux investisseurs. Néanmoins, les propriétaires doivent rester vigilants quant aux réglementations en vigueur, notamment concernant la performance énergétique des logements, afin de maintenir la conformité de leur bien et préserver les avantages fiscaux acquis.

Pourquoi l’immobilier neuf garde des atouts malgré tout

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Laissez-moi vous dire une chose : le neuf, ce n’est pas qu’une affaire de réductions fiscales. Même sans le Pinel, il conserve des arguments solides, parfois sous-estimés. Déjà, l’immobilier neuf, c’est un peu comme acheter une voiture flambant neuve : tout brille, tout fonctionne, et surtout, tout est aux normes. RT 2020, BBC (Bâtiment Basse Consommation), isolation thermique et phonique dernier cri, dispositifs de sécurité modernes… Bref, des coûts de rénovation quasi inexistants et des charges de copropriété souvent allégées.

Et puis, n’oublions pas l’atout des frais de notaire réduits. Là où l’achat dans l’ancien vous coûte environ 7 à 8 % de frais de notaire, le neuf se limite à 2 ou 3 %. Sur un bien à 300 000 €, cela représente une économie immédiate de plus de 15 000 €. Et croyez-moi, ce n’est pas une broutille.

Enfin, il y a la garantie décennale, cette petite perle qui couvre tous les gros pépins pendant dix ans. Une assurance tranquillité qui évite de devoir appeler le plombier à 2h du mat’ ou de se ruiner en travaux imprévus.

La rentabilité locative : le nerf de la guerre

Si vous avez l’habitude de lire des tableaux Excel comme d’autres feuillettent des magazines, vous savez que ce n’est pas toujours le point fort du neuf. En raison de prix d’achat plus élevés (en moyenne 15 à 20 % de plus que l’ancien), les rendements bruts peinent à décoller. On parle souvent de 3 à 4 %, contre 6 à 8 % dans l’ancien.

Mais ce serait une erreur de ne juger que sur cette base. Pourquoi ? Parce que la rentabilité nette, elle, raconte une autre histoire. Le neuf, avec ses charges moindres et son entretien quasi inexistant, peut rattraper son retard. Et puis, avec la hausse constante des coûts de l’énergie, un bien neuf bien isolé peut alléger considérablement la facture énergétique des locataires, rendant votre logement bien plus attractif sur le marché.

Un dernier point à ne pas négliger : la localisation. Les programmes neufs se concentrent souvent dans des zones à fort potentiel de développement, proches des transports et des commodités. Si vous misez sur une ville en pleine croissance, la valorisation de votre bien peut compenser largement un rendement locatif plus modeste au départ.

Dépasser le Pinel : quelles alternatives pour défiscaliser ?

La fin du dispositif Pinel ne signifie pas la fin des opportunités de défiscalisation immobilière. Plusieurs alternatives subsistent pour alléger votre fiscalité tout en investissant dans la pierre.

Le statut de Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP) demeure (encore) une option attrayante. Il permet de percevoir des revenus locatifs avec une fiscalité avantageuse grâce à l’amortissement du bien, réduisant ainsi le revenu imposable. De plus, sous certaines conditions, notamment en investissant dans des résidences de services neuves, il est possible de récupérer la TVA sur l’achat. Cependant, des réformes fiscales sont envisagées, et la fiscalité avantageuse pour les loueurs de meublés non professionnels pourrait être révisée.

Pour les investisseurs prêts à s’engager dans des projets de réhabilitation, la loi Malraux offre des réductions d’impôts significatives en contrepartie de la restauration complète de biens situés dans des secteurs sauvegardés ou des quartiers anciens dégradés. Ce dispositif a été prolongé jusqu’à fin 2024. Il convient de noter que les montants investis sont souvent plus élevés, et les travaux doivent respecter des contraintes patrimoniales strictes.

Le dispositif Denormandie, quant à lui, encourage l’investissement dans l’ancien à rénover. Il permet de bénéficier d’une réduction d’impôt en achetant et en rénovant des logements situés dans des communes éligibles. Ce dispositif a été prolongé jusqu’à fin 2026. Il offre une opportunité d’allier le charme de l’ancien aux avantages fiscaux, tout en contribuant à la revitalisation de certaines zones urbaines.

Alors, faut-il encore investir dans le neuf ?

La question brûlante reste posée : avec ou sans Pinel, le neuf vaut-il toujours le coup ? La réponse n’est ni un oui, ni un non catégorique. Cela dépend avant tout de votre profil et de vos objectifs. Si vous recherchez avant tout la tranquillité d’esprit, la sécurité d’un bien aux normes, et une gestion quasi passive, l’immobilier neuf reste un choix pertinent. Et même sans défiscalisation directe, les avantages financiers (frais de notaire réduits, charges moindres, garanties) peuvent faire pencher la balance.

En revanche, si votre priorité est la maximisation de la rentabilité locative brute ou l’accumulation rapide de patrimoine, peut-être faudra-t-il explorer d’autres pistes. Mais dans tous les cas, une chose est sûre : investir dans l’immobilier, qu’il soit neuf ou ancien, reste un pilier essentiel de toute stratégie patrimoniale. Car après tout, la pierre, c’est toujours une valeur refuge. Et ça, Pinel ou pas, personne ne pourra vous l’enlever.

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Thierry
Ancien responsable d'unité d'un back-office au siège d'une banque, j'ai décidé de consacré une partie de ma retraite à informer toute personne à la recherche d'information dans le cadre de la gestion de son argent.