En économie, les taux d’intérêt dépendent de la situation et du pouvoir d’achat du pays. Focus sur l’impact de l’inflation sur ces derniers.
Inflation et taux d’intérêt sont des notions économiques qui sont souvent évoquées ensemble. C’est qu’elles vont de pair, comme des leviers étroitement imbriqués. Comment l’un et l’autre s’influencent-t-ils ? Focus sur la relation entre inflation et taux d’intérêt.
Sommaire
Un lien entre taux d’intérêt et inflation
Les taux d’intérêt sont toujours souhaités bas pour les emprunteurs, puisqu’ils représentent le coût d’un crédit. Plus ils sont bas, moins cher coûte le remboursement de l’emprunt. Du côté des épargnants, ils sont au contraire espérés hauts, gage de rémunération de l’argent mis en dépôt sur les livrets.
L’inflation, quant à elle, se rapporte à une hausse des prix. Les consommateurs la voient donc d’un mauvais œil, en raison de leur pouvoir d’achat diminué.
Ces données fluctuent, tantôt à la hausse, tantôt à la baisse. Il s’agit donc de variables ajustables. Leur évolution est simultanée et inversée : quand l’un monte, l’autre baisse et vice-versa.
Taux d’intérêt directeurs vs taux d’intérêt d’un crédit
Les taux d’intérêt directeurs et les taux d’intérêt fixés par les banques sont des données bien distinctes. Le lien entre inflation et taux d’intérêt se rapporte aux taux directeurs. La banque centrale influence l’inflation en utilisant le levier qu’est le taux d’intérêt directeur. Les taux d’intérêt de remboursement de crédits sont librement fixés par les banques nationales. Ils déterminent le coût d’un crédit pour un client, sans impact sur l’économie.
Qu’est-ce que les taux directeurs ?
Les taux directeurs sont au nombre de trois : le taux de refinancement, le taux de prêt marginal, le taux de rémunération des dépôts.
- Le taux de refinancement est le taux d’intérêt auquel les banques empruntent auprès de la banque centrale.
- Le taux de prêt marginal concerne des crédits courts, remboursables sous un jour.
- Le taux de rémunération des dépôts détermine les intérêts versés par la banque centrale aux établissements financiers nationaux qui y placent de l’argent. Plus ce taux est élevé, moins la banque sera encline à déplacer son argent pour octroyer des prêts à ses clients.
Deux leviers de l’économie
Les taux d’intérêt directeurs et l’inflation sont deux leviers de la politique économique décidée par la banque centrale. Comme des vases communicants, tout impact sur l’un se répercute sur l’autre.
En effet, une augmentation des taux d’intérêt directeurs entraine mécaniquement une limitation ou une baisse de l’inflation. À contrario, une baisse des taux d’intérêt crée de l’inflation.
L’inflation impacte quant à elle directement les prix, et donc le pouvoir d’achat. Qui est lui-même déterminant pour la consommation et l’épargne. Dont les niveaux vont avoir des répercussions sur l’emploi. La politique économique est donc directement influencée par ces deux facteurs, qui vont agir sur la consommation et le pouvoir d’achat, l’épargne, l’emploi.
Il faut donc bien mesurer l’impact de la décision de relever ou d’abaisser les taux d’intérêt, de laisser aller ou de contenir l’inflation, car les effets sont multiples. Ces décisions qui reviennent à la Banque Centrale Européenne en zone euro, ou à la Réserve Fédérale aux Etats-Unis.
En agissant sur ces leviers, la BCE et la FED s’attèlent à maintenir la croissance économique, à éviter la récession ou la déflation.
Changer les taux d’intérêt pour agir sur l’inflation
Le taux d’intérêt est l’une des variables d’ajustement sur lequel les banques centrales s’appuient pour influer sur l’inflation. Elle peut choisir de maintenir les taux d’intérêt, de les diminuer ou de les augmenter.
Les taux d’intérêt stables
La stabilité des prix permet de maintenir stable la demande des consommateurs et des emprunteurs. Les besoins en production sont donc inchangés, maintenant l’emploi à son niveau. Pour cela, les taux directeurs sont maintenus à leur précédent niveau au moment de leur annonce.
Diminuer les taux d’intérêt pour créer de l’inflation
En période de récession économique, lorsque le taux de chômage monte, que le pouvoir d’achat diminue, baisser les taux d’intérêt facilite l’accès au crédit. Les investissements et la consommation peuvent repartir à la hausse, créant de l’emploi et relançant l’économie. L’inflation repart.
Augmenter les taux d’intérêt pour limiter l’inflation
En période d’inflation forte, les taux d’intérêt peuvent être réévalués pour contenir le phénomène. La baisse du pouvoir d’achat est limitée, les consommateurs sont moins tentés de différer leurs achats. Les taux d’intérêt élevés limitent le recours au crédit, coûteux.
La demande reste stable, tout comme la production ainsi que les emplois qui l’accompagnent. L’anticipation inflationniste qui peut se créer si la situation d’une forte inflation perdure peut entrainer un cercle vicieux prix-salaires, déstabilisant l’activité d’entreprises. Augmenter les taux d’intérêt permet donc aussi d’assainir la situation sur le plan social.
L’inflation est un facteur important dans une économie. La politique économique doit pouvoir agir sur elle pour maintenir la croissance d’un pays. Faire fluctuer les taux d’intérêt directeurs selon la situation économique permet de réaliser les ajustements nécessaires à la santé économique d’un pays.